Actualités
Infiltration vers nappe versus inondation

La réalimentation des nappes dépend de multiples facteurs :
- Les précipitations en premier lieu,
- L’évapotranspiration, fonction de la couverture du sol, et variable selon les saisons avec une évapotranspiration plus importante en période de croissance des plantes, mais aussi avec l’augmentation de la température,
- Le ruissellement, fonction de l’occupation du sol, mais aussi de la pente,
- Du sol et de sa réserve utile, celle-ci étant fonction de la nature du sol (sableux, argileux, calcaire…) mais aussi des organismes vivants qui y sont présents et participent à sa porosité/perméabilité,
- De la porosité du sous-sol et donc de sa nature.
La raréfaction progressive des ressources en eau et l’augmentation des inondations s’expliquent par les tendances de ces différents facteurs :
- En raison du réchauffement climatique, les précipitations deviennent à la fois plus rares, et plus violentes. Les évènement pluviaux qui, il y a quelques décennies intervenaient tous les 20 ans, interviennent désormais tous les 10 ans. L’occurrence vicennale (tous les 20 ans) est devenu décennale (10 ans) ; les paramètres caractérisant les pluies (coefficients de Montana par exemple) évoluent au fur et à mesure des années en fonction des relevés Météo-France,
- Avec l’augmentation des températures, l’évapotranspiration provoquent une dessication des sols beaucoup plus profonde qu’auparavant. Jusqu’aux années 2000, on considérait que cette profondeur n’atteignait jamais 1,5 mètre ; aujourd’hui, elle pourrait atteindre 3 mètres. C’est ce phénomène qui explique le Retrait Gonflement es Argiles (RGA) et les Catastrophes Naturelles sécheresse. 48% du territoire nationale serait concerné par un risque moyen à fort de RGA.
- L’urbanisation accentuent l’imperméabilisation des sols, et progressivement augmente les coefficients de ruissellement à l’échelle d’un territoire Les flux en résultant, à l’occasion de fortes pluies, sont responsables d’inondations de plus en plus fréquentes. Des mesures compensatoires sont créées pour les nouveaux projets (bassin de rétention ou de rétention/infiltration, noues…) mais ne parviennent pas toujours à juguler les fortes pluies ; les secteurs anciens et qui se densifient ne présentent plus les espaces libres qui permettraient de gérer les eaux autre que par le « tout au réseau ».
- Certaines pratiques de culture (tassement des sols, usage systématique de produits phytosanitaires) éliminent les lombrics et autres faune qui concouraient à l’aération du sol. La réserve utile du sol est alors réduite, favorisant le ruissellement au dépens de l’infiltration.
En conclusion : le complexe climat, sol, sous-sol et nappe tend à se déséquilibrer au fil du temps. Si le climat n’est pas contrôlable à faible échelle, on peut influer sur les autres paramètres pour limiter l’aggravation des risques d’inondation, tout en favorisant autant se peut les infiltrations.